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Voilà presque un an avaient lieu les journées professionnelles de l'ANDEP. J'y ai alors animé un atelier atour du document de collecte dans lequel je suis revenue notamment sur l'appropriation collective de questionnements liés à la recherche d’informations et la didactisation de la notion de document de collecte. Durant l'atelier nous avons réfléchi à la constitution d'une grille d’évaluation.

Le texte ci-dessous a été publié sous la licence CC BY-NC-SA dans les actes du colloque, qu'il est encore possible de commander via le site de l'ANDEP.

Document de collecte : savoir copier pour construire, structurer et partager son environnement informationnel

L’objectif de cet atelier est de replacer le document de collecte dans un cadre plus large que la pratique du copier-coller à laquelle il est associé. Dans sa mise en œuvre, il renouvelle des pratiques liées  à la recherche documentaire, fondement de notre enseignement.  Il ouvre l’accès  à l’acquisition d’autres compétences-connaissances essentielles aujourd’hui au développement de l’esprit critique notamment en ce qui concerne les notions d’autorité,  autoritativité et de  document. Nous touchons en effet à la redocumentarisation et à l’éditorialisation,  autant de notions centrales et d’actes pédagogiques que le document de collecte permet de réinterroger.

 Un document de collecte, concrètement et initialement,  est un  écrit réalisé avec un traitement de texte  ; il contient un titre explicite commençant par « Document de collecte sur…», ce qui aide  l’élève à situer ce qu’il est en train de réaliser non pas comme un contenu de connaissances mais bien comme un contenu de collecte d’informations. Il comporte également à minima des adresses URL et des extraits copiés-collés de sites Web. Il peut se définir ainsi :

Le document de collecte (Niveau débutant)
- contient plusieurs sources,
- propose un extrait en copier-coller pour chaque source et la référence de la ressource,
- est une compilation de ces sources sans obligation de mise en forme.

Le document de collecte (Niveau avancé)
- présente une structure organisationnelle spécifique (empilement de copier-coller référencés),
- peut être créé avec des outils variés,
- peut faire l’objet d’une mise en forme ou d’une éditorialisation. Cette éditorialisation est dictée par les contraintes de l’outil,
 - peut être partagé avec une communauté en ligne.

L’atelier proposé dans le cadre des journées professionnelles a permis d’aborder le document de collecte autour de 4 questions :

- De quoi parle-t-on ?  Une façon de replacer le document en perspective comme un objet de pratiques informelles des élèves.

- Qu’est-ce qui est important dans la démarche du document de collecte ? Une mise en lumière des principaux  points d’ancrage de la pratique de cette démarche.

- Quelle progression peut  être proposée ? Donner une dimension pérenne et élargie au document de collecte.

- Quelle place pour le professeur documentaliste ? Question qui nous a conduit à interroger le document de collecte comme un levier pour la structuration de l’EMI.

Retour sur une appropriation collective

 

Il nous a semblé intéressant de débuter l’atelier en le replaçant dans une perspective (déjà) historique afin d’en comprendre le sens profond et de revenir sur l’appropriation collective de questionnements liés à la recherche d’informations. C’est une façon aussi d’illustrer un exemple de notion dont la profession s’est saisie afin de la didactiser grâce à un travail permanent d’échanges et de liens entre la recherche et la pratique.

Le document de collecte prend en compte une pratique informelle des élèves : l’acte de copier-coller des informations dans le cadre de leurs recherches documentaires au CDI. Il a été formalisé par la thèse fondatrice de Nicole Boubée en 2007. Aujourd’hui en 2016, soit 9 ans après que Nicole Boubée nous a fait partager les fruits de ses observations, le document de collecte apparaît en filigrane dans les programmes EMI du cycle 4 dans le cadre de la réforme : « Distinguer la simple collecte d’informations  de la structuration des connaissances. »

En 2007, Nicole Boubée évoque le document de collecte dans sa thèse. Elle observe les pratiques de recherches documentaires des élèves : nombre d’entre eux s’appuient sur la pratique du copier-coller pour construire un écrit transitoire, qu’elle nomme document de collecte  auquel elle attribue trois fonctions :

 -éclaircir des concepts ou une problématique souvent pas ou peu connue des élèves,

 - analyser des sources,

 - garder des traces de travail et de stratégies informelles de la recherche.

Grâce à ce document,  les élèves construisent un cheminement de recherche.

En 2010, lors de la journée d’animation régionale des professeurs documentalistes de Bretagne, Nicole Boubée partage les résultats de ses travaux. Marion Carbillet, professeure documentaliste est également invitée à ces journées et c’est en réfléchissant à la manière de s’approprier les conclusions de la chercheuse qu’elle commence à partager sur son blog d’alors MesDocsdeDoc une expérimentation autour d’un renouvellement de la recherche documentaire et de la prise de notes des élèves.

Ce questionnement sur les pratiques des élèves concernant la copie est  mené en parallèle dans les bibliothèques à travers des événements nommés « copy party ». Début 2010, ces dernières sont initiées par Olivier Ertzschieid, Lionel Maurel et le collectif SavoirsCom1. Le principe est d’organiser en bibliothèque via des terminaux personnels, des séances de copies pour un usage privé. Le concept est repris par certains professeurs documentalistes notamment Gildas Dimier qui nous en propose une déclinaison en lycée avec un travail de réflexion sur le droit d’auteur et les licences Creative Commons. On commence donc à s’interroger sur la place de la copie et du droit d’auteur.

En 2012, la création du collectif SavoirsCom1 par deux bibliothécaires Lionel Maurel et Silvère Mercier regroupe une centaine de professionnels de divers horizons : bibliothécaires, archivistes, documentalistes, professeurs documentalistes et plus généralement des personnes qui gravitent autour des domaines culturels et informationnels. Le rôle de ce collectif est de rassembler ceux qui partagent les mêmes valeurs et envies de porter des problématiques émergentes autour des (biens) Communs de la connaissance et des idées,  pour un nécessaire renouvellement des politiques publiques.

En tant que professeurs documentalistes, c’est le point numéro 4 du manifeste qui va nous intéresser plus particulièrement puisqu’il nous invite à intégrer dans nos parcours scolaires «  L’apprentissage de la création, du stockage et de la  mise en circulation de  l’information, ainsi qu’une  formation à la compréhension critique de  notre environnement numérique »,  autrement dit, les trois points centraux du document de collecte que sont la collecte, le stockage et la mise en circulation d’informations.

Ce qui est intéressant dans cette grille de lecture des Communs de la connaissance, c’est le rôle de la communauté et de ses activités. Nous avons là de quoi interroger avec les élèves la place prépondérante que prennent des circuits de plus en plus fermés de la circulation par un système d’enclosures toujours plus contraignantes et coercitives et bien sûr le rôle et la place e la copie dans la création.

 

Un renouvellement pédagogique

Quant à mon expérience professionnelle,   pendant les huit premières années de postes simultanément en collège et en lycée professionnel et technologique, j’ai fait comme on me l’avait appris, comme je l’avais observé en me basant sur les six étapes classiques de la recherche d’informations.

Quatre leviers m’ont incitée à questionner ces étapes. D’abord, un sentiment de proposer un enseignement qui me semblait  artificiel, loin des pratiques réelles des élèves. J’observais en parallèle que les élèves opéraient peu de transferts de la « bonne méthode » que je leur transmettais,  à la fois lors de recherches dans d’autres disciplines mais aussi et surtout une fois les murs du CDI  franchis. En effet,  ils reprenaient leurs habitudes de recherches empiriques qui se concrétisaient par la pratique de plus en plus massive du copier-coller que les collègues de discipline dénonçaient, eux aussi, de plus en plus virulemment. Enfin, c’est à cette même période que la consultation et l’usage de Wikipédia se sont intensifiés  au point d’être perçus globalement dans le milieu scolaire comme une « mauvaise pratique ».

Pour analyser ce cheminement, j’aime bien me raccrocher à un schéma de l’incertitude construit dans le cadre d’un atelier pour le congrès APDEN de 2015 avec Anne Cordier, Marion Carbillet et Marie Nallathamby.

 

 

Document de collecte : savoir copier pour construire, structurer et partager son environnement informationnel

Au départ, une forme de nébuleuse remplie d’inconfort et d’incomplétude avec une foule de questionnements tels que :

  • Peut-on remettre en cause la démarche par étape ?
  • Comment permettre aux élèves de se lancer sur des sujets qu’ils ne connaissent pas ?
  • Peut-on laisser les élèves commencer une recherche sur un moteur et se laisser guider par lui ? (des connaissances qui nous ressemblent)
  • Que devons-nous enseigner du monde informationnel complexe ?
  • Comment dépasser les pédagogies par la peur ? (identité numérique, suprématie des moteurs de recherche, fiabilité de l’information…)
  • Comment appréhender la diversité des formes documentaires ?
  • Quelles tâches peuvent permettre d’évaluer une information dans un discours ?
  • Comment s’assurer que ce que nous enseignons se transfère dans les pratiques de nos élèves ?

Nos échanges d’alors ont permis de verbaliser et de mettre des mots sur une pratique de nos élèves  mais aussi de nous ouvrir d’autres pistes à explorer. Nous autoriser à nous remettre en question, c’était nous autoriser à  plus de créativité pédagogique et didactique tout en nous appuyant sur ces doutes fertiles pour construire, échanger, expérimenter. Bref,  ne plus être dans une posture d’isolement mais bien au contraire nous appuyer sur nos incertitudes pour en faire des lignes-forces et ainsi les dépasser. Nous avons été plusieurs professeurs documentalistes à  expérimenter le document de collecte, le faisant évoluer au gré des séances, de nos contextes d’enseignement et de la réception qu’en avaient les élèves et nos collègues. Armelle Mourtada par exemple a interrogé sa place dans le cadre de l’initiation à la recherche documentaire, Valérie Briat a cherché à dépasser le document permettant la collecte en passant du copier-coller au copier-créer. Pour ma part, j’ai ressenti assez vite le besoin et la nécessité de partager le fruit de mes deux premières années d’expérimentation avec mes collègues de discipline d’une part mais aussi de les mettre en lien avec la question des biens communs, d’autre part. Nous avons commencé à élaborer des pistes pour enseigner le copier -coller.

C’est par les travaux de collègues de lycée que le document de collecte a commencé à prendre une envergure plus pérenne ; par exemple,  Florence Canet s’est efforcée de mettre en lien ses travaux sur les signets collaboratifs avec le document de collecte et Noël Uguen sur les améliorations apportées par le document de collecte dans le cadre des TPE et plus largement du portfolio d’apprentissage.

 

Qu'apprennent les élèves ? Qu'est-ce qui est important dans la démarche du document de collecte ?

 

Une démarche

Nous avons insisté durant l’atelier sur le fait que le document de collecte n’est pas une méthode de plus mais bien une démarche. Elle ne s’arrête donc pas à la seule tâche du copier-coller : ce sont des connaissances en action qui sont mobilisées. On retrouve :

  • L’élève lecteur : recherche d'informations - lecture hypertextuelle.
  • L’élève évaluateur : cartographie des sources : autorité -  pertinence – fiabilité.
  • L’élève créateur : copier-coller-créer.
  • L’élève producteur : partager des connaissances : prolonger et publier le document de collecte grâce à certains outils du Web 2.0 (Padlet, Scoop.it, Storify) ou de  partage de signets comme Diigo.

 

Ces quatre phases ne sont pas chronologiques mais bien en interaction les unes avec les autres et les allers-retours sont permanents. Utiliser les copiés-collés permet à l’élève de comprendre que la connaissance et les savoirs sont des  Communs destinés à être partagés, pour l’enrichissement de la société. Nous pouvons donc, en tant que professeurs documentalistes l’amener à comprendre son environnement informationnel et bien plus encore, en être acteur.

Au-delà des séances du document de collecte, il peut s’avérer intéressant d’animer une séance de verbalisation sur l’intérêt du document de collecte. On demande alors aux élèves de réaliser collectivement une carte conceptuelle sur la notion du document de collecte, en s’interrogeant sur : le document de collecte a-t-il servi pour réaliser le dossier disciplinaire ? À quoi sert le document de collecte ? Comment passe-t-on du document de collecte à la production d’un autre document enrichi et réécrit ? Avez-vous spontanément continué à travailler de cette façon ? Qu’est-ce qu’un document de collecte ? Ce type de séance de remédiation, avec la reprise des difficultés rencontrées lors de la production réalisée à partir du document de collecte, conduit à comprendre ce qui est fait dans l’action, à le conscientiser, le verbaliser et nous l’espérons, le structurer.

Voici un exemple de grille d'évaluation du document de collecte. La plupart des idées de ce tableau sont issues de l’atelier (merci à tous les collègues pour leur participation active).

 

un exemple de grille d'évaluation du document de collecte

un exemple de grille d'évaluation du document de collecte

Cartographie des sources et controverses

La démarche du document de collecte doit se penser en lien avec la cartographie des sources ; ce faisant,  les questions d’autorité, de pertinence en particulier peuvent être abordées et ce  dès la 6e en situant un discours dans un contexte de publication.  « Cartographier les sources d’information, c’est demander aux élèves de présenter les sites trouvés lors d’une recherche d’information sous la forme d’une carte présentant une typologie des sites. Il s’agit d’utiliser la méthode de la carte mentale pour amener les élèves à se poser cette question, après la collecte d’information : « Qui parle sur ce sujet ? ». » Il n'y aurait plus de bons ou de mauvais sites lors d'une recherche documentaire mais plutôt des questions à se poser pour situer le discours de celui qui parle.

Schéma cartographie des sites

Schéma cartographie des sites

J’ai eu la chance d'assister à l'atelier de Virginie Albe "L'éducation aux controverses : enseigner des questions vives" lors de JP ANDEP en octobre 2012. Les échanges avec les professeurs documentalistes et chercheurs présents dans cet atelier m’ont amenée à questionner la cartographie des sources.
Ce travail sur les sources permet d'identifier et clarifier les éléments d'un débat, les thèmes de ce débat. Des enjeux citoyens de compréhension de ces mécanismes paraissent essentiels dans notre environnement médiatique et numérique. Les questions  centrales deviennent « qui parle ? (identification de la source d'une information) et « d’où l’émetteur parle-t-il ? » (Son intention de publication) afin de juger de la validité et de la qualité d’une information. On peut alors demander aux élèves de relever des arguments permettant de justifier de la validité et de la crédibilité à accorder à la source.

Critères d’évaluation des sites web. Extrait d’Education aux Médias et à l'Information (collège). Pour comprendre, critiquer, créer dans le monde numérique. Génération 5, 2014.

Critères d’évaluation des sites web. Extrait d’Education aux Médias et à l'Information (collège). Pour comprendre, critiquer, créer dans le monde numérique. Génération 5, 2014.

Repenser les productions attendues 

 

Ce sont des allers-retours permanents entre des didacticiens et des chercheurs qui nous ont conduits à structurer cet enseignement ancré résolument dans l’information -documentation. Ainsi en 2013 Anne Cordier nous aide à réfléchir sur le point de passage crucial entre le document de collecte et la production attendue par l’enseignant. Nous en étions alors à la question qui est beaucoup revenue dans l’atelier et qui nous interroge sans cesse : comment s’assurer que les élèves ne s’en tiennent pas au copier-coller ou délaissent  leur document de collecte aussitôt nos séances terminées, pour recommencer une nouvelle recherche une fois chez eux,  loin de notre regard. Dès lors, il semble essentiel dans le cadre de la démarche du document de collecte de proposer de nouvelles productions littéraires ou artistiques du type dialogues, interviews journalistiques ou fictives, booktrailers, murs sonores, images interactives, expositions interactives. Anne Cordier insiste sur deux écueils : le mimétisme prescrit par l’enseignant lui-même qui « attend » souvent telle ou telle réponse (« situation artificielle », Anne Cordier) et le mimétisme masquant les difficultés de l’élève à reformuler une pensée qui n’est pas la sienne, liées à la complexité des sujets parfois.

Il ne s’agit pas avec le document de collecte d’autoriser à copier, il s’agit plutôt d’exercer sa pensée critique et de s’approprier la copie comme une partie intégrante des apprentissages. Pour les professeurs documentalistes, c’est une possibilité de  sortir du débat entre faut-il interdire ou autoriser la copie. La première option est relativement vaine et stérile dans les  actes, la seconde nous permet de  revenir avec les élèves sur l’analyse des traces collectées et de les amener à construire un discours personnel.

C’est donc un changement de posture qui s’opère : notre place n’est  plus uniquement celle d’un transmetteur d’une bonne ou une mauvaise méthode mais celle qui laisse le champ aux pratiques des élèves sans les conforter ni les juger pour, au contraire,  les conscientiser, les verbaliser et les structurer. Ce à quoi nous invite Noël Uguen quand il dit « Le rôle du professeur-documentaliste ne consiste plus à fournir des recettes méthodologiques ou à prescrire de bonnes pratiques mais son action relève davantage d'un art du questionnement, d'une maïeutique par laquelle il transforme les « représentations » des élèves et accompagne leur appropriation des savoirs. »

Avec les outils du web, les possibles en termes de productions sont nombreux. En voici quelques-uns rassemblés dans une carte intitulé « Publier en ligne, je veux… » : qui permet de relier un besoin à un seul outil - déjà utilisé et/ou connu par les élèves, ou d'autres collègues - si possible libre avec un exemple de production réalisée. Ce document, intéressant en ce qu'il propose une entrée par média et non par outil,  s’inspire du site PublionsDoc alimenté par  les professeurs documentalistes de l’Académie de Toulouse pour valoriser les publications des travaux des élèves.

 

De la démarche par étape au document de collecte : des passerelles de l’info-doc à l’EMI

Les  séances de recherche documentaire peuvent être portées par 4 facettes de l’EMI de la matrice de l’Académie de Toulouse :

 

  • Information documentation : apprendre à collecter, sélectionner, organiser, publier.
  • Éducation aux médias (EAM) qui renvoie en particulier aux passages d’un média à l’autre.
  • Culture numérique qui renvoie à des savoir-faire manipulatoires et de compréhension.
  • Citoyenneté et éthique qui s’appuie sur l’éthique, le comportement et qui permet d’interroger la place et le rôle des outils médiatiques dans la société.

 

À l’échelle des apprentissages, nous l’avons vu, il s’agit de permettre des « automatismes irrépressibles ». Le document de collecte est ainsi  considéré comme un « document  intermédiaire qui va permettre de « révéler » des apprentissages » nous dit Angèle Stalder.

À l’échelle de l’établissement, mettre en commun la démarche révèle la nécessité d’une cohérence collective des pratiques. Cela peut passer par exemple par  un « kit de rentrée », la construction d’une progression commune sur un cycle ou encore la présentation de la démarche aux équipes dans le but d’harmoniser le vocabulaire, de donner de la cohérence aux apprentissages en posant les mêmes mots sur des tâches (amener les collègues à ne plus dire « faites une recherche sur », « faites un exposé sur » mais dire « préparer un document de collecte sur »).

Un exemple de progression commune  en collège :

 

Forme du document de collecte

Que peut-on demander aux élèves ?

 

On donne le document de collecte

On peut demander aux élèves de construire une carte mentale à partir d’un document de collecte préparé par l’enseignant.

Les élèves peuvent être guidés par une série de questions et annoter le document de collecte.

Les élèves peuvent critiquer le document de collecte (les manques,

Après un temps de travail individuel, l’enseignant peut noter au tableau les informations à récolter (sous forme de carte mentale) puis demander aux élèves de répondre aux questions à partir de cette carte (il garde alors les documents de collecte pour obliger les élèves à reformuler)

Un texte via un logiciel de traitement de texte

 

On peut demander aux élèves :

- de collecter des informations sur un logiciel de traitement de texte,

- d’imprimer ce document de collecte,

- de surligner les éléments qui vont permettre de rédiger le travail de production demandé : carte mentale, questionnaire, etc.).

On peut donner les sites à étudier via le logiciel documentaire ou via un parcours de sites présélectionnés

Le texte peut faire l’objet

d’un travail individuel ou d’un travail

de groupe. Dans ce cas, plusieurs

documents de collecte viendront se

compléter les uns les autres.

L’enseignant notera au tableau les

informations récoltées (elles seront sans

doute différentes...).

Les élèves rédigeront ensuite une

synthèse, individuelle ou collective, sur leur démarche de production.

Un texte via un logiciel de traitement de texte

Les élèves connaissent la méthode ; il s’agit pour eux de savoir produire un document de collecte référencés, et savoir utiliser différents types de sites à partir de la cartographie des sites.

Le texte peut alors faire l’objet d’un travail en binôme

Un texte via un pad en ligne.

 

 +

outil d’éditorialisation 

On peut demander aux élèves :

- de créer un pad (www.framapad.org par exemple) par groupe d’élèves. L’option Choisir le nom du pad permet de choisir une adresse URL facilement

mémorisable par les élèves.

- d’envoyer le lien par mail à son groupe et, en copie, à l’enseignant.

On peut demander aux élèves de sélectionner 4 sites et de les intégrer dans l’outil choisi.

 

Face à sujet plus complexe, le document de collecte peut permettre de délimiter dans un 1e temps le sujet. Au fur et à mesure de ses recherches, l’élève peut alors affiner sa pensée et construire son propre discours

Le pad permet de créer un document de collecte collaboratif, dans le cadre d’un travail de groupe.

Le travail peut se poursuivre à distance (à la maison par exemple) sans contrainte d’enregistrement de fichiers puisque le pad est en ligne.

 

Document de collecte et translittératie ?

La matrice de Pierre Fastrez permet de délimiter quatre domaines de compétence au sein des pratiques médiatiques : la lecture, l’écriture, la navigation et l’organisation (à travers lesquelles 3 dimensions technique, informationnelle et sociale). Lorsque nous demandons aux élèves de produire un document de collecte, de nombreuses compétences sont en jeu comme nous l’avons vu dans l’atelier.

 

Lire

Lire des sites

Repérer qui a écrit ? quelle est son autorité, son expertise ? à qui s’adresse-t-il ?

Repérer la diversité des sites dans la page de résultats de Google

Identifier les intentions du site et de son auteur.

Ecrire

Réaliser un document de collecte.

S’appuyer sur le document de collecte pour construire un plan et le développer ensuite

Maîtriser un traitement de texte, éventuellement collaboratif.

Réaliser une cartographie des sites.

Naviguer

Utiliser le moteur de recherche Google : comprendre son fonctionnement et ses enjeux.

Maîtriser un site permettant d’éditorialiser le document de collecte (Padlet, Storify, Diigo par exemple)

Passer d’une page Web à son document de collecte.

Organiser

Cartographier des sources. Évaluer ces sources

S’appuyer sur un document de collecte pour organiser ses idées.

 

L’élève-lecteur devient, avec le document de collecte,  auteur ou co-auteur : il organise, classe, donne en partage et ajoute une plus-value à l’information récoltée. Il apprend les clés d’analyse et de compréhension des logiques de production de l’information et de son propre écosystème informationnel.

NB : Je remercie Muriel Almayrac pour son aide et les échanges que nous avons eus en préparant cet atelier que nous devions présenter à deux

Pour aller plus loin :

Le diaporama de l’atelier : http://www.slideshare.net/HlneMULOT/document-de-collecte-savoir-copier-pour-construire-structurer-et-partager-son-environnement-informationnel?ref=http://odysseedln.overblog.com/document-de-collecte-andep-2016.html

URL raccourcie : https://frama.link/andepdoccol

Les documents évoqués dans cette synthèse sur le blog l’Odyssée d’Ln  http://odysseedln.overblog.com/tag/document%20de%20collecte/

—Une page Scoop.it de veille sur le document de collecte : http://www.scoop.it/t/le-document-de-collecte

—Les articles sur le document de collecte publiés sur Doc pour Docs

Document de collecte : savoir copier pour construire, structurer et partager son environnement informationnel
Tag(s) : #Document de collecte
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