Le groupe Midi-Pyrénées de l'ABF organisait aujourd'hui une journée d'étude sur l'éducation aux médias et à l'information en bibliothèque et centre de documentation.
J'ai présenté l'EMI en portant la focale sur la culture de la participation. Voici le diaporama-support :
J’ai été très heureuse de participer à cette journée. Les nouveaux usages, mais aussi les nouvelles attentes vis à vis du lieu bibliothèque mettent en avant un changement de postures que les profs docs et CDI sont en train d’opérer également, et nous avons tout intérêt à multiplier ce type de journée de « partage » autour de préoccupations communes. (On peut aussi (re)lire une série d'entretiens proposés sur le site Doc pour Docs)
Ces questionnements portent à la fois sur les espaces, sur l’accueil des usagers et sur les postures professionnelles. La complémentarité entre bibliothécaires et professeurs documentalistes est manifeste, elle est même nécessaire, dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie et d’apprenance.
En écrivant le livre A l’école du partage : les communs dans l’enseignement avec Marion Carbillet, et plus particulièrement un article au début de l’été publié sur AOC « Le souffle des communs sur l'école : pour une formation à la participation», nous sommes, arrivées au constat que « les difficultés actuelles d'implication des citoyens dans des projets de participation, dans la fréquentation même des des lieux culturels, sont liées au manque de familiarité avec ce genre de fonctionnement. Et nous pensons que l'école peut prendre en charge cette formation de tous en s'appuyant sur des dispositifs et des actions existantes telles que l'éducation populaire ou ce qui se fait en bibliothèque "tiers lieux". Ainsi nous proposons de renforcer ce lien entre nos institutions respectives »…. L’EMI, apparait être un levier intéressant pour contribuer à cette formation.
J’ai proposé de m’arrêter sur 5 points d’attention qui doivent ou devraient retenir nos efforts lorsqu’on veut parler d’une EMI qui invite à la participation de tous et qui soit abordée dans une pensée globale et complexe.
- Accueillir les savoirs non formels
- Favoriser l’étude des controverses
- Soutenir les relations entre jeunes
- Valoriser une EMI qui renforce le pouvoir d’agir
- Renforcer le lien école-institutions culturelles
C’est pour cela par exemple que nous abordons l’information sous l’angle de la controverse. C’est pour cela aussi que nous portons une garde attention à soutenir les relations entre nos élèves. C’est pour cela que nous valorisons une EMI qui renforce le pouvoir d’agir ou la participation.
Bref une EMI qui nous invite à une réflexion globale sur les apprentissages, l’accueil et les médiations envers les publics accueillis.
Une EMI dans un CDI apprenant ! Une EMI qui propose des apprentissages pour l'environnement numérique tout autant que dans l'ensemble de notre approche pédagogique, y compris hors séances cadrées. Aucune de ces postures ne venant gommer l'autre. Nous nous appuyons au contraire sur leur complémentarité pour offrir aux élèves une diversité de situations d'apprentissages, de transferts extrêmement complémentaires. Et n'est ce pas dans cette perspective là, celle d'un apprentissage à la participation qui a une visée émancipatrice, que les bibliothécaires pourraient jouer un rôle de passeurs de la culture de la participation ?