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10 choses à dire sur le numérique

« Donnez-nous votre définition du numérique ».

Imaginez qu’on vous lance ce défi ! Je ne sais pas pour vous, mais spontanément, c’est une notion bien difficile à définir finalement. Essayez de donner une définition courte, simple et surtout complète.

Définition du Petit Robert :

" - Se dit de la représentation de données, de grandeurs physiques au moyen de caractères tels que des chiffres (opposé à analogique), ainsi que des procédés utilisant ce mode de représentation (recommandation officielle).

➙ digital. Codage, traitement numérique de l'information.

➙ numérisation. Compression, stockage numérique. Affichage numérique. Diffusion numérique, hertzienne, par satellite, par câble. Télévision numérique terrestre.

➙ T. N. T. Radio numérique terrestre. Qui est codé sous forme de nombres. Signal numérique. Son numérique.

➙ audionumérique. Images numériques. « une clef USB qui contenait les photos sous forme numérique » (Houelbecq).

- Se dit d'un appareil recourant à ce type de représentation. Caméra, appareil photo, téléviseur numérique.

- Le numérique : l'ensemble des techniques utilisant des signaux numériques, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. L'ère du numérique.

- Fossé, fracture numérique."

Bien ! On n’est pas forcément beaucoup plus avancés !

A ce stade, il est temps pour moi de poser quelques lignes sur « ma » définition du numérique.

Pour cela, je me suis dit que j’allais retenir « 10 choses dire sur le numérique », en forme de synthèse. Alors c'est forcément incomplet et parcellaire. Je voulais choisir 10 points clairs, compréhensibles par mes collègues et qui permettent, tout en définissant le terme de numérique, d'en cerner les enjeux pour l'éducation.

Difficile ici de citer tous les textes, séances et/ou collègues qui ont nourri ma réflexion pour arriver à cette synthèse. Je ne vais donc en citer que 10 (la sélection a été dure, j’aurai voulu en mettre tant d’autres) ; voici donc les plus récentes de mes lectures, les plus marquantes.

Non, vraiment impossible de m’en tenir à 10…

1- Parler de numérique, c’est parler de culture numérique, voire d’humanisme numérique.

On a parlé informatique, puis TIC, TICE. Nous parlons désormais "numérique". Nous avons tous une identité numérique qui côtoie notre identité légale et notre identité personnelle. Avec les élèves, je définis l’identité numérique comme « les éléments de l’identité légale et de l’identité personnelle. Tous ces éléments sont accessibles sur Internet. L’identité numérique se modifie en permanence en fonction de l’actualisation des profils et contributions en ligne ».

Parler de numérique, c’est parler de nouvelles capacités. En plus de lire, écrire, compter, il faut savoir créer, chercher, trier. Nous devenons co-auteur et cela nécessite des compétences en littératie numérique, médiatique, informationnelle, etc…en…translittératie. A cela, il faudrait sans aucun doute ajouter savoir coder. Pour Milad Doueihi, ceux qui lisent, écrivent les codes sont les élites de notre société et ont le pouvoir et imposent leur propre vision du monde (les GAFAT : Google, Amazon, Facebook, Apple, Twitter).

2- Le document numérique est mouvant

Le document numérique est sans cesse enrichi et il se modifie sans cesse (format, forme, éditorialisation...). Il nécessite de penser à l’interopérabilité d’une plateforme à l’autre.

3- Une intelligence collective (Pierre Levy).

Le savoir se construit à plusieurs. D’une transmission hiérarchique, d’un savoir linéaire, on passe à une transmission horizontale. La pensée, la création s’envisagent à plusieurs, en réseaux.

4- Une culture de la participation.

Avec le Web 2.0 nous sommes à la fois consommateurs, créateurs et diffuseurs d’informations. Par définition même, le numérique permet de stocker, de mémoriser et de copier. Nous sommes amenés à toucher du doigt différentes formes de participations, selon les objectifs : contribuer, annoter, commenter, taguer, etc…. chaque outil en ligne (site, blog, wiki, réseau social ...) a ses particularité et ses fonctionnalités. Celui qui organise, classe, donne en partage, ajoute une plus-value à l’information récoltée et devient co-auteur. Le lire et l’écrire se font de façon simultanée. Certains parlent de lecture d'écran ou de lecture numérique. (il faudrait sans doute développer ce point)

5- Le numérique nécessite d’apprendre (ou réapprendre) à s’approprier l’information et comprendre comment le système de recommandation influence cet accès à l’information. Il s’agit de construire son écosystème informationnel.

6- Le numérique réinterroge les notions de temps (tout va plus vite) et d’espace (architecture de l’information, mobilité grâce aux nouveaux terminaux, ouverture des données et des accès, etc).

7- La question de l’enseignement du numérique devient centrale. Cet enseignement doit se penser en terme de transfert. Les outils changent, évoluent. Ils peuvent avoir un aspect « effet de mode ». Nous devons donc pouvoir dépasser un enseignement trop techniciste pour nous attacher aux notions et faire des liens entre ces outils. Ce que j’essaie, à tâtons encore, de faire, entre autre, dans le cadre du parcours EMI-Cultures numériques. Le rôle des profs docs me parait central ici.

8- Penser la compatibilité des outils avec les besoins.

C’est André Tricot, qui montre que, plus la technologie est riche et complexe, plus le risque d’incompatibilité est grand, et la surcharge cognitive trop importante pour des apprentissages efficaces.

9- La question des (biens) communs numériques

Les communs ont toute leur place à l’école à travers :

  • Une nouvelle définition de la copie, comme un levier nécessaire pour la transmission et la diffusion des savoirs et des connaissances comme biens communs. Le document de collecte en est le premier des exemples.
  • La mise en avant de valeurs humanistes, éthiques, sociales, économiques et environnementales dans les pratiques numériques.
  • Les productions des élèves et la question des droits d'utilisation. Comment faire pour que ces productions en ligne (de plus en plus nombreuses) soient à la fois valorisées mais aussi puissent être considérées comme appartenant aux communs. Je crois que nous devons repenser le type de production que nous demandons aux élèves. L'occasion de former les élèves aux questions de partages, de transmission d'un savoir (et d'une mémoire) et de préservation et d'enrichissement de ces connaissances.

10- Auto-formation ou co-formation.

Les profs docs connaissent bien ça à travers la mutualisation. Avec le numérique, elle est devenue à mon sens indispensable et incontournable. Apprendre ensemble dans ce mode connecté.

J’ai besoin de me questionner en permanence, de me réinventer. Le monde bouge, et ce questionnement est pour moi fondateur.

Tag(s) : #Cultures numériques, #Communs
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